Krypton

Le krypton est un gaz noble (anciennement dénommé « gaz rare »), présent à l’état de trace dans l’atmosphère terrestre à raison de 1 mg/m3 (1 ppm). Chimiquement inerte, il ne réagit qu’avec le fluor (F2). Incolore, sans odeur, non toxique, il se comporte, lorsqu’il est en trop grande concentration, comme un simple asphyxiant, à l’image de l’azote.
On l’obtient pur par distillation fractionnée de l’air liquide.

Étymologie  : Sa rareté et la difficulté liée à sa découverte expliquent l’origine de son nom, « kryptos » signifiant « être caché » en grec ancien.

Origine  : Le krypton est produit par capture de neutrons dans le coeur des étoiles massives et lors de l’explosion en supernova en fin de vie de ces étoiles.

Historique  : Par leur découverte de l’argon en 1894, W. Ramsay et M.W. Travers de l’University College de Londres eurent l’intuition d’avoir mis en évidence l’un des éléments d’un nouveau groupe de la classification périodique. De fait, en 1898, l’évaporation contrôlée de la quasi-totalité d’un échantillon d’air liquide révéla la présence d’un composé de la même famille, plus dense que les constituants alors connus de l’air. Par un procédé de liquéfactions et évaporations successives, ils isolèrent 25 cm3 d’un nouveau gaz. L’analyse spectroscopique confirma que les deux savants avaient bien découvert un nouvel élément, le krypton.
Entre 1960 et 1983, un des isotopes du Krypton (8636Kr) fut utilisé afin de définir l’unité de mesure de longueur de référence. Le mètre fut défini comme étant « exactement équivalent à 1 650 763 .73 longueurs d’ondes de la raie émise dans le rouge-orangé (606 nm) par l’isotope 8636Kr ».

Le krypton dans la vie courante :
Par rapport aux premiers gaz nobles (hélium, néon, argon), le krypton a une certaine réactivité chimique : le difluorure de krypton KrF2, obtenu en 1963, est employé dans certains lasers. Ces derniers émettent dans l’ultraviolet et sont utilisés en médecine ou lithographie.
Le krypton est un gaz rare et cher, aussi ses utilisations sont-elles réduites. La majorité du krypton est utilisé comme gaz de remplissage de certaines ampoules à incandescence ou fluorescence, en particulier lorsqu’un haut rendement énergétique est recherché. En raison de son coût, il est utilisé en mélange avec l’argon.
Les ampoules à base de krypton parfois utilisées en photographie donne une lumière blanche intense.
Les panneaux publicitaires appelés à tort « néon » sont le plus souvent à base de krypton.

Tube à décharge de Krypton 1 800 V, 18mA, 35kHz
Tube à décharge de Krypton 1 800 V, 18mA, 35kHz – Crédit photo : Alchemist-hp, 2006, wikimedia
 

Le krypton à l’Institut UTINAM  :
A très basses températures (environ -260°C), le krypton à l’état solide a été utilisé pour simuler le piégeage de molécules (CO, CO2, N2O, NH3, CH3F, …) d’intérêt atmosphérique afin d’étudier leur interaction avec le rayonnement électromagnétique et déterminer les modifications de leurs signatures spectrales dans le domaine infrarouge.